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 wherever i go, i'll be lookin' for you (corto)

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Nymea
Nymea
val/sheerkhan
Messages : 4
Date d'inscription : 10/08/2016
age : vingt-et-un ans.
race, origines : métamorphomage, origines françaises.


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MessageSujet: wherever i go, i'll be lookin' for you (corto)   wherever i go, i'll be lookin' for you (corto) EmptyVen 12 Aoû - 19:07

LE HAVRE, FRANCE.

Ses pupilles brillantes scrutaient le visage de celle qui l’avait mise au monde. Son regard semblait fendre l’espace et n’importe quelle âme présente dans la pièce aurait pu aisément comprendre que si elle était capable de tuer sa mère du regard, elle l’aurait fait sans hésiter en cet instant. « Non. » C’est tout ce qu’elle avait obtenu comme réponse. Un vulgaire non. Pas d’argumentation étayée et par-dessus tout, il n’était pas question de discuter. Un dialogue stérile qui ne menait à rien, comme d’habitude dans cette maudite baraque. La désormais jeune femme serra les poings et les traits de sa mâchoire se raidirent. « Je ne suis plus une gamine, c’est ridicule de croire que je vais passer ma vie enfermée ici à jouer aux poupées ou aller me terrer dans un bureau anxiogène en ville pour effectuer un boulot que je méprise » tenta-t-elle de convaincre ses parents en vociférant à l’intention de sa mère et accessoirement à celle de son père indifférent, assis dans le fauteuil auquel elle tournait le dos. La posture de la jeune femme avait changé. Autrefois flasque et à l’allure démembrée, elle se tenait bossue comme si elle ne voulait pas être remarquée et comme si elle ne voulait pas être approchée. Là, au milieu du salon de cette maison côtière du Havre, sa colonne vertébrale n’était que droiture et élégance.  Bien plus déterminée qu’avant, son corps était ouvert et sa poitrine fièrement déployée. Aujourd’hui, la jeune Mea n’est plus. Aujourd’hui, elle n’a plus peur de rien. « Ce n’est pas la question. Ton père et moi sommes d’accord, il est irresponsable de vouloir entrer dans la brigade de la police magique française par les temps qui courent » siffla sa génitrice, commençant à perdre patience et visiblement agacée que sa décision soit remise en question.  L’ancienne élève de Beauxbâtons lâcha un cri d’enragement avant de partir vers l’autre bout du salon. Sa coupe carrée et marron lui tombant parfaitement sur les épaules semblait subir un raccourcissement soudain tandis que ses fourches virèrent au rouge feu en ondulant légèrement. Sa mère ne put faire semblant de l’ignorer et sembla s’adoucir. Elle s’approcha de sa fille en lui mettant une main sur l’épaule, celle-ci lui tournant le dos et scrutant l’horizon à travers la vitre mouillée. « Mea… On sait que tu rêves de grandes choses, que tu souhaites te sentir utile et que notre modeste vie de famille ici ne te suffit pas. Mais ce n’est pas une raison pour foncer tête baissée dans une profession à si grands risques. » L’expression de la mère laissait transparaître qu’elle ne voulait que la sécurité de sa fille. Mais il n’en était pas question pour la principale intéressée. Elle voulait vibrer, elle voulait vivre et non pas survivre dans ce trou comme ses parents s’employaient si bien à le faire dans une complaisance dont elle peinait à comprendre l’intérêt. Non, il n’était clairement pas envisageable qu’elle vive bridée de la sorte. La jeune femme retira délicatement la main de sa maternelle, lui adressa un dernier regard attristé, avança d’un pas puis transplana.

LONDRES, ROYAUME-UNI.

Sa fine silhouette se tenait au milieu d’une grande allée urbaine, ses cheveux balayés par le vent qui se déchaînait et faisait fuir les gens qui se hâtaient de rentrer dans les quelques commerces bordant l’allée. Ses iris analysèrent alentour. La sanguine ne connaissait rien à Londres. Mais elle savait qu’elle ne devait pas être très loin de ce qu’elle cherchait. De celui qu’elle cherchait. Comme un cri du cœur, le seul endroit où elle avait pensé à aller pour trouver du réconfort était l’endroit où était celui qui l’avait toujours rassurée. Celui qui parvenait mieux que quiconque, même après tant d’années et rien que par sa présence, à lui procurer cette chaleur qui donne l’impression d’être à la maison. Elle savait que, même s’il n’était pas revenu sur le continent depuis quelques mois maintenant, il avait échangé quelques lettres avec Etain, son frère, pour leur lubie de radio qu’ils avaient montée ensemble. Depuis, elle n’avait plus reçu de réelles nouvelles mais son côté curieux et futé lui avait valu de mémoriser l’adresse dont provenait le courrier reçu. La jeune femme parcourue d’un frisson glacial referma ses bras sur elle-même afin de couvrir son corps de la veste en cuir dont elle était vêtue. Elle était dans la bonne rue, ça elle en était sûre ; elle en avait mémorisé correctement le nom. Pour ce qui était du numéro, là, ça devenait moins évident dans ses souvenirs. Elle songea un instant au fait qu’il aurait pu être facile de le trouver si un « Accio Corto » se serait montré efficace et sa propre sottise lui fit afficher un rapide sourire. Elle s’employa à pousser la porte de la taverne la plus proche, en espérant qu’il en ait fait son nouveau repère.
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Corto
Corto
si/odoyá
Messages : 5
Date d'inscription : 10/08/2016
age : 23
race, origines : sorcier, français, sudiste amateur de pastis et foie gras


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MessageSujet: Re: wherever i go, i'll be lookin' for you (corto)   wherever i go, i'll be lookin' for you (corto) EmptyMar 16 Aoû - 17:40

corto boucle une dernière impression. clope au bec il passe une main dans ses cheveux en bataille et ferme les yeux. les feuillets s'empilent, ça virevolte et ça s'agite. autour d'eux des cadavres de bières et de tasses de café rendent l'endroit exigu. on lui tape le dos, comme chaque semaine on se félicite des 48h de rush qui les empêchent de dormir. les interview arrivent en retard, les clichés sont longs à développer, les témoignages à remanier, puis on choisit les typo, on met en page, coupe, décale, condense. y'a les nouveautés, beaucoup de musique, pas mal d'expos, de la politique, toujours plus. autant dire que depuis six mois le journal est devenu clairement politique. s'il est bien fier de quelque chose, c'est d'avoir su mêler moldus et sorciers autour d'une même cause. corto a pas mal grandi, lâché en électron libre hors de son temple sudiste et de ses habitudes du havre. on moque toujours l'accent français et l'amour du fromage, mais on respecte le gamin moins débraillé. avant on lui disait, tu nous emmerdes avec ta france, retourne là-bas au lieu d'nous bassiner. c'était affectueux et ça horrifiait corto, pas habitué à un esprit patriotique. à croire qu'il parlait trop des ruelles de son adolescence, des meilleurs spot de surf, du vrai vin, du soleil qui te brûle la peau et de l'herbe qu'il faisait pousser au fond du jardin. il parlait peut-être trop aussi de ses potes designer et de sa boutique de bière artisanale, au bout d'la rue. de etain et d'mea, de elle et parfois de milo, d'aubin et d'antigone, puis de ses parents et d'sa grand-mère. mais sa grand-mère est morte et corto y est retourné pour l'enterrement avant de s'enfermer à londres. avant de s'habituer au goût du café coupé à l'eau, avant de s'habituer à skater à gauche, avant de s'habituer au prix des clopes et aux merdes synthétiques qui débordent sur le marché, avant de s'habituer à l'accent et aux rave. avant de se découvrir une certaine passion pour la foule. et pour l'engouement. et pour la politique. et avant d'réussir à créer une cohésion de tous ces électrons libres, rencontrés ici et là.
ça fait cinq mois que la structure est rôdée. à raison d'un numéro par semaine. trois jours de recherche, deux d'écriture et deux de montage. l'enfer. parfois corto se dit, merlin faites que ça s'arrête, j'ai besoin de vacances. mais l'actualité est là, les événements s'enchaînent et on a besoin d'lui au journal, pas dans les rues du havre. ce qui lui plait, c'est l'action qui se crée. le tractage et l'affichage, chaque nuit de parution. les affrontements dans les bars et l'ambiance hooligan qui se crée lorsqu'ils se font démasquer. la filature, surtout la filature. il craque ses phalanges une à une et pousse un soupir de contentement. encore une fois, le marathon est terminé.

il quitte l'espace de coworking avec un pack de revues sous l'bras. skate à la main, le français suit le protocole habituel. se grille une autre clope et se pose contre le mur, profitant des derniers rayons de jour. dans ses pensées, tout est chronométré. il pense déjà à sa prochaine ruse, ça l'épuise doucement, mais le relâchement n'est pas permis. pas aujourd'hui, ni demain. à son échelle, il estime qu'on compte trop sur eux pour se laisser à nouveau briser par le je-m'en-foutisme. dans peut-être trois heures, il pourra dormir. mettre fin à un cycle de presque 72h de travail. les yeux sont rougis et les traits tirés. mais son sourire satisfait brise l'allure fatiguée. next stop, le bar. tom stocke les revues pour la revente. c'est devenu un lieu de passage pour pas mal de jeunes concernés par la situation socio-politique moldue et sorcière. et ça, c'est assez cool. hey dude, lâche le ricain qui gère le repère. il lui file une brooklyn ipa avant de récupérer le lot. ça échange trois quatre blagues, une claque sur l'épaule amicale et corto reluque le local, plus pour passer l'temps que par réelle curiosité. sauf que dans son scann' rapide une figure familière a pris possession des lieux. et ça lui fait lâcher une exclamation. mea? le corto franchit les deux mètres qui les séparent, attendri par ce mélange d'euphorie et d'chaleur et de surprise qui saisit son bout de corps. bah qu'est-ce que tu fais là? il voudrait lui dire, désolé j'ai vraiment une sale gueule, mais il résiste pas et la serre dans ses bras.  
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